Saturday, August 29, 2009

Un dromadaire sur le pont Jacques-Cartier

Alors voilà, c'est terminé! Enfin.

Selon mon père, tout s'est déroulé de façon convenable. Mon ex, évidemment, était présente pour superviser les travaux. Mes biens semblent, au premier regard, intègres. J'ai même eu droit à un cadeau! La figurine officielle de la pendaison de crémaillère sur pie IX. Un horrible sourire vert délégué directement par sa meilleure amie! Yay! Poubelle!

"Kill Bill" à la télé? Of course!

Alors, si je suis chanceux, je n'entendrai plus jamais parler d'elle.

Quatre fois des relations avec des gars qui sont responsables de tout? Quatre fois elle n'a jamais rien à se reprocher? Quatre fois elle se venge de façon démesurée? bon sang, c'est de la malchance ça! Heureusement, ce n'est plus mon problème. Je ne suis pas chirurgien-plastique, alors, franchement; notre relation se termine ici.

Good!

J'ai assez souffert pour entériner les mensonges d'une aristocrate surprotégée. tu disais? Un dossier caché?

Bref, maintenant, pensons de façon positive. Katryne est vraiment extra! J'ai tous mes trucs. Il ne manque que de la peinture! (Et une piscine, un jour!)

Pour ceux qui savent lire entre les lignes :
Maintenant, j'ai tout le temps du monde. J'ai vraiment tout le temps du monde...

Sunday, August 23, 2009

Souvenirs!

Je précise que ce billet s'adresse particulièrement à mon frère.

Durant mon bref retour chez mes parents, j'ai eu l'occasion (la volonté également) de "tomber" dans la boîte de photographies. Je ne sais trop pourquoi. Probablement histoire de me rappeller tout ce qui avait été perdu. Au début, de très vieilles photos. Moi, tout blond, tentant d'explorer les coins sombres de la chambre de bain. Des photos du marriage de mes parents. Des photos de mon père, tout barbu, travaillant à la Baie-James.

Et voilà. Une photo de mon frère avec le Grand-Schtroupmf. À roulettes. Bon sang qu'il le voulait celui-là! De beaux souvenirs, franchement. Mon frère me suivant, pas-à-pas, dans l'espoir d'obtenir la figurine si convoitée. Un grand sourire sur son visage. Et moi, véritablement trop stupide pour lui laisser.

En tout, j'ai gardé une quarantaine de photos. Des souvenirs disparates. Mais tous de bons souvenirs.

Le destin fait bien les choses. Je réalise que je n'ai absolument aucun souvenir des instants tristes de ma vie. C'est probablement mieux comme ça.
Sans photos, il est beaucoup plus facile de passer à autre chose. D'ailleurs, tout se déroule très bien. Bizarrement, vraiment trop bien.
Mes problèmes d'estomac sont disparus. Et quoique je garde une certaine tristesse, je sais maintenant que la communication est ce qui est le plus important dans la vie.

Et ça, je n'aurai jamais besoin d'aucune photo pour m'en souvenir.

Wednesday, August 19, 2009

Un classique de Phil Collins!

How can you just walk away from me,
When all i can do is watch you leave
Cos we've shared the laughter and the pain and even shared the tears
You're the only one who really knew me at all

So take a look at me now, oh there's just an empty space
And there's nothing left here to remind me, Just the memory of your face
Ooh take a look at me now, well there's just an empty space
And you coming back to me is against all odds and that's what i've got to face...

La revanche des insectes

Franchement, peu de bons souvenirs à relater en ce qui a trait à ma vie de bohème. Peu de faits cocaces. Que de la misère. Et beaucoup de souvenirs.

La première nuit, un "squigee" m'a demandé des sous. Je lui ai répondu que j'étais comme lui, ce soir-là, à la rue. Il m'a jeté cet étrange regard. À la fois compatissant et déçu. J'ai fondu en larmes. Tout simplement.

Sachez que je n'ai aucune intention de vous relater tout ce qui s'est passé mes deux dernières nuits à Montréal. Même si je me crois assurément écrivain hors-pair, je ne trouverais sans doute pas les mots pour expliquer justement une situation aussi pénible.

Imaginez-vous marcher, au hasard des rues. Sans savoir où aller. Sans savoir quoi manger. Épuisé. Las. Triste. Voilà. Ajoutez à cela une condition physique déplorable. La première nuit, un lit de mousse verte. Avec son lot d'insectes carnivores tournant autour de moi. La deuxième nuit, Un centre de refuge. Des seringues vides et une crasse, ma foi, complètement indescriptible. Ho, et puis encore une fois des insectes. Des punaises de lit. Trente-deux piqures sur tout mon corps.

C'était trop. Le lendemain, six visites en colocation dont une avec une fille cool amatrice de mangas et de jeux vidéos. Un retour sur pie IX histoire de récupérer certains trucs : ma brosse à dents, des chandails sales et : mon razoir électrique. Cri de joie. Il me manquait tellement!

Dès-lors, billet-retour pour le Lac-Saint-Jean.

Mon aventure est très maussade, je le conçois bien. Mais, croyez-moi, vous ne pouvez saisir à quel point cette aventure a failli me faire perdre l'esprit. Je n'avais jamais vécu autant de souffrances dans toute ma vie. J'étais privé, simplement, de toute dignité humaine. De tout pouvoir de rebondir.

Et puis je me suis demandé mille fois ce que j'avais bien pu faire d'aussi méchant pour bénéficier d'un tel traitement. Aucune réponse. Je suis coupable d'avoir été sur le chômage pendant un mois et demi. Coupable d'avoir fait la moue à mon ex car elle ne m'a pas consulté pour l'achat d'un GPS.
C'est tout.

Non, il n'y a vraiment rien d'autre.

D'ailleurs, je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir une véritable discussion avec elle. Mais ce qui est certain, c'est que je ne méritais pas une telle éviction. En fait, j'aurais dû prévoir. J'aurais dû savoir. Elle avait déjà mentionné maintes fois qu'elle devenait toujours très méchante avec ses ex.

Très méchante? On peut dire davantage.

Maintenant, beaucoup reste à faire. Mes parents ne sont pas en mesure de m'aider, puisqu'ils éprouvent déjà une situation financìere très difficile. Je ne sais pas par où commencer tellement ma situation est périlleuse. Mais je trouverai. Que dire d'autre?

"La guerre est un processus d'échec. L'échec de la voie raisonnable des pourparlers et des négociations."

Un gros merci pour l'appui de Spounz, Marianne et Leiby. Les gens ne sont pas tous mauvais...

Sunday, August 16, 2009

La chute

Cela devait se produire un jour. Inévitablement. 1977, Debby Boone : "You light up my life..."
Foutaise. Et voilà, je suis à la rue. Dehors. Itinérant. Rien pour me laver. Le même linge depuis 4 ou 5 jours. Je n'ai plus jamais faim. Je remercie d'avance ceux qui m'ont hébergés cette dernière semaine. Mais je devais partir et préserver ma dignité. Je préfère donc dormir dans un parc que quémander tel un voyou.

Qu'est-ce que je vais faire? Aucune idée. Peut-être retourner à Alma chez mes parents. Mais seulement lorsque tout le reste aura échoué. J'ai toujours de l'argent. Assez pour me loger. Le seul problème est que la plupart des endroits visités demandent une caution de deux loyers. Que je n'ai pas. Si j'arrive à ne pas manger pendant encore deux semaines, j'arriverai à avoir assez d'argent pour me trouver une chambre en colocation.

Et puis j'attends des nouvelles sous peu de la colocation que j'avais prévue au départ, alors que je résidais toujours sur pie IX. J'aimerais bien pouvoir m'y rendre plus tôt.

Pour le reste, je n'ai pas encore contacté mon ex. J'ai vraiment peur d'elle et de ses parents. De ses menaces non voilées, et de ce qu'elle a pu faire de mes trucs personnels. J'ai menacé de la poursuivre, mais je sais bien qu'elle s'en fou. Sa famille et elle sont si riches qu'ils vont préférer me ruiner complètement; me briser en tant qu'homme, plutôt que d'arriver à un arrangement.

Peut-être est-ce que tu lis ces lignes? Merveilleux alors. Tu peux sourire à volonté. Tu as réussi à me détruire complètement. Yay!

Prochain mouvement : aller vérifier si l'Église romaine peut m'acceuillir et si elle aide vraiment les plus défavorisés. Sinon, je choisirai mon parc. Et je regarderai le ciel toute la nuit en me demandant ce que j'ai pu faire de si incroyable pour mériter un tel chatîment.

Demain après-midi, je reviendrai ici, à la Bibliothèque Nationale du Québec, pour vous tenir au courant de ma première nuit en tant qu'itinérant. De beaux récits en perspective...

Friday, August 14, 2009

Hail Mary!

Lorsque tout espoir est perdu, lorsque tout s'écroule autour de soi; il y a toujours une dernière chance. Au football, se jeu se nomme le Hail Mary. Une longue passe désespérée. Un dernier cri de guerre. Le soldat usé et las qui se lève une dernière fois pour affronter son rival.

"No one knows what it's like, to be a sad man..."
- The Who
"Le coeur d'un homme est plus rocailleux qu'un sol acide."
- Stephen King

Hier soir, après maints téléphones au service de police de Montréal et à la régie du logement, j'en suis venu à cette conclusion : la Loi et la Justice ne peuvent rien contre un individu(e) complètement aveuglé par la haine et l'esprit de vengeance. Aussi simple que cela. Ahhhh, que c'est beau toute cette aristocratie aux valeurs factices et rutilantes Jaguars. Les domaines de cent acres et les pots-de-vins. Bon sang, j'adore!

Donc, il fallait que je sorte. Go-go dans le quartier latin. Quelques prostituées. Quelques Pimps. Un noir tout bardé de reluquats me traitant de "fucking asshole". Et puis, ce québécois qui me suggère de me rendre au St-Élisabeth. Un bar sur le coin du même nom et de la Sainte-Catherine. Coup de foudre. La plus belle terrasse que j'ai vu de ma vie.

Un endroit magique. Un bar sombre, noir. Une arche au fond du mur. Passé cette arche, nous sommes dehors, dans un lieu oublié et perdu des âmes. Une grande terrasse fermée et délimitée par de fantastiques hauts-murs style Moyen-Âge. De grands arbres qui montent jusqu'au ciel.

Il n'y avait pas de Cointreau. Mais du Bon Rhum. Très bon même. Une demoiselle m'a même payé un verre!

J'ai trouvé un contact pour travailler dans le domaine de la radio. J'ai reçu de beaux sourires, et j'ai rencontré un amateur de vins et ex résident d'Oka. Enfin, je suis sorti de là tout éméché.

Au mcdo, histoire de contibuer à la regénérescence de mes gras saturés, j'ai participé à un échange qui est devenu rapidement très agressif. Un homme de trente ans peut-être se commande un Big-Mac. Six pieds deux, facilement. Une longue chemise noire. Imposant.
Il discute aux jolies serveuses en anglais. Je le laisse commander et vais le voir.

"You should talk french, man. Sorry, but we are not in Great Britain Here. Gotcha?"

Il me répond qu'il parle en englais pour parler dans la même langue que les serveuses. Or, c'était faux. Les serveuses étaient aussi francophones que Gilles Vigneault. Je vais m'asseoir.

Voilà qu'il vient à ma table. À deux pouces de mes frites bien dorées. Et là, le con, se met à me parler français.

"Ne me dit jamais comment parler, espèce d'imbécile. Je ferai bien ce que je veux. Fucking frenchie! Tu cherches des problèmes?" Notre ami va brandir les poings. Je vais reçcevoir une baffe, question de temps.

Je me retourne vers lui et je ne trouve rien de mieux à dire que : "Dans ton pays, il apprennent aux gens à se brosser les dents?"

Complètement héberlué de ma remarque, notre gaillard retourne s'asseoir. Un groupe de jeunes gens provenant de l'Ontario se mettent à pouffer de rire. Ils partagent mon avis et se forcent pour parler français ici. Merveilleux. Un débat généralisé éclate au mcdo St-Denis. Tout ça à cause de moi.

Bon sang que c'est beau Montréal!

Bon, au lit alors. Demain, station Angrignon!

Sunday, August 9, 2009

Hochelaga/valse de la pizza

Alors, que faire un samedi soir? Pourquoi ne pas en profiter pour vaincre certaines de ces peurs? Affronter ces phobies? C'est ce que j'ai fais, enfin, en me rendant dans le quartier Hochelaga/Maisonneuve il y a tout juste quelques jours.

Débutons par une certaine mise en contexte.

Après une journée de fou samedi, pendu à mon ordinateur et à mes lettres de présentation, je cherchais quoi faire. Je naviguais entre les possibilités d'aller marcher sur René-Lévesque, ou bien me retrouver sur une terrasse bondée du quartier latin. Ces deux options impliquaient clairement des activités en solitaire. Je ne pouvait m'y résigner.

Rencontre fourtuite aidant, très joli sourire d'ailleurs; je me suis retrouvé aux Francopholies. Beaucoup, beaucoup de gens. Une musique presque sympathique. Des odeurs de hot-dogs cotoyant les rires gras d'hurluberlus plutôt éméchés.
La fête quoi!

Me lassant rapidement de cetta ambiance musicale très lourde, je proposai à ma partenaire de soirée de marcher; discuter. Évidemment, comme seuls les gens intelligents arrivent à le faire. Ironie? Maybe!

Et j'ai découvert le quartier Hochelaga/maisonneuve. Station préfontaine, autour d'Ontario.
Subitement, c'est-là, dans ce quartier jugé très longtemps malfamé et ténébreux, que j'ai découvert une certaine vérité : les gens éxagèrent beaucoup trop, moi le premier. Oui, ce quartier n'est pas très riche. Évidemment, il y a parfois des pleurs d'enfants. La pauvreté attire son lots de problèmes, de criminalité. Mais de là à avoir peur de fréquenter un tel endroit, il y a un pas à franchir.

Côté architechture, l'endroit est plutôt sympa. Un coin qui me rapelle vaguement le quartier Limoilou à Québec. Les appartements sont tous pareils; trois étages de briques rouges cerclés d'antiques escaliers de fer. Des patios au bois pourri, certes; mais également de beaux grands arbres. Et des gens vrais. Beaucoup d'étudiants également. Une opposition drastique au West-Island et à l'île-Bizard. Une opposition aux valeurs factices des plus riches. De leurs robinets italiens et des magrets de canard à cent dollars.

Bref, j'ai bien aimé.

J'ai réalisé certaines choses ce soir-là. Entre-autres, que les plus grandes histoires d'amour se batîssent souvent autour de deux valeurs particulières. L'honneteté, et la confiance. La confiance se construit petit-à-petit sur les bases de l'honneteté. Tout simplement.
être honnête envers quelqu'un n'est pas si simple. Il faut, en premier lieu, assumer qui l'on est. Tout son être. Donc, logiquement, reconnaître ses tords. Discuter avec l'autre des points litigieux. Je dis bien discuter. Non pas imposer. Ni se plaindre sans cesse, d'ailleurs.
Enfin, il est extrêmement important de prendre les décisions à deux. Toutes les décisions.

Donc, un échec sur toute la ligne. Un échec qui avait été planifié depuis longtemps. Donc, de la manipulation.

Une mauvaise personne? Malheureusement.

Sur une note plus positive, je vous confirme que j'ai eu l'occasion, par deux fois, de déguster l'incroyable régal culinaire de la pizzeria sur Saint-Denis, quartier latin. Je ne me souviens pas du nom exact de l'endroit. Je crois que c'est simplement : "pizzeria".
Allez y faire un tour! Four à bois, ambiance italienne et terrasse à couper le souffle. À deux pas du cinéma.

Pensée du jour : " un âne ne retombe jamais dans le même trou..."

À bientôt!

Friday, August 7, 2009

Day 3 après le déluge.

Vous savez, depuis que ma vie amoureuse et sociale s'est écroulée comme un jeu de cartes, j'ai pris beaucoup de temps pour réfléchir. Premier constat : il y a beaucoup de trucs à faire. Évidemment, la recherche d'emploi figure tout au haut de la liste. Et depuis un bon moment déjà, je m'y consacre avec toute mon énergie. Les résulats ne sont pas encore là, mais dû moins, les efforts y sont. Je commence même à me plaire à faire des CV et des lettres de motivation....
*sigh*

Le citron du jour : les mauvaises indications de la station de métro Longeuil-Université-de-Sherbrooke.

J'ai également enfin reçu ma carte "Accès-Montréal". Et la coupe Rogers qui débute en fin de semaine. Donc, des rabais intéressants. J'ai déja hâte de voir si Federer sera en mesure de battre Nadal...

Thursday, August 6, 2009

Mes débuts à Montréal

J'ai composé ce texte il y a un mois. Il est très loin d'être terminé. Mais je tenais tout-de-même à vous faire profiter de ce début, aussi chétif soit-il. Bonne lecture!


J’ai toujours cru que Montréal était une île. J’avais à la fois raison, et à la fois tord. Montréal est une île. C’est bien le nom que l’on donne à cette région géographique particulière. Mais la « ville » de Montréal n’occupe pas toute la superficie de cette région géographique. De cette île.
Malheureusement, le gouvernement du Québec a failli à sa tâche de transformer cette communauté urbaine en véritable métropole unifiée. Le gouvernement libéral de l’époque, majoritairement constitué d’hommes d’affaires et d’économistes peu scrupuleux de l’avenir du Québec, n’a pas cru bon laisser en place les fusions amorcées par le Parti Québécois. Notons que le parti libéral est constitué allégrement de gens qui prient chaque jour le verbe anglais, à genoux sur un vert tapis de mousseline. Évidemment, tournés vers l’Ontario et Trudeau.
Probablement que Bourassa s’est maintes fois retourné dans sa tombe, maudissant ses anciens collègues de Westmount et de Pointe-Claire. Car oui, le Parti Libéral a oublié que le premier mandat d’un ministre et d’un député était d’œuvrer pour le bien de la collectivité et non pas dans la démagogie afin de se faire élire. Nonobstant, le mal est fait. Et beaucoup de Québécois, au joual facile et la bière tiède, n’ont jamais pris le temps de comprendre les avantages d’une ville de Montréal unifiée.
Alors?
Montréal occupe la majorité de l’île de Montréal. Le reste est constitué de banlieues et d’arrondissements ultra-riches qui se foutent bien du petit peuple. Ais-je mentionné que ces banlieues sont plus anglophones que le reste? Voilà, c’est fait. Les Anglais se foutent bien des Français. Et l’argent se fou bien des pauvres. L’évergétisme est mort. Sa comparse, la charité; ne travaille pas le dimanche.
Alors?
Je m’étais trompé. Montréal demeure, dans ma tête et à l’extérieur de celle-ci : une seule ville. Dans les faits, c’est une ville qui n’a pas su s’adapter au XXIe Siècle. Contrairement à Toronto, Mexico et New-York, nous, au Québec, on aime bien ça se diviser entre-nous et rester archaïques le plus possible.
Mais qu’a-t-on à en foutre « anyway »? Au Québec, on préfère davantage s’écraser que de s’affirmer. Héritage colonial. Du sang de mégère. La Loi 101, à Montréal, n’est pratiquement qu’une farce. Mais où est le problème? Il n’y en a pas. Au Québec, on préfère dire que les communautés ethniques apportent beaucoup de choses à la société… Bizarre, New-York est encore plus cosmopolite que Montréal. Et jamais aucun New-Yorkais n’aura pensé à dire une telle absurdité. Bizarre.
Alors?
Continuons de nous suicider, de préférer l’emploi de la « miss » en décolleté flagrant et jupe rase-mottes; à la famille et aux valeurs qui font progresser les peuples.

Alors voilà, j’habite maintenant Montréal. Depuis quelques semaines. Je demeure dans Rosemont-La-Petite-Patrie. Vue sur le Stade et feu les expos. Vue sur Rachel, Sherbrooke, et les Hells d’Hochelaga. Un quartier francophone, vert, et rempli de cordes-à-linge. J’adore. À quelques pas du métro Pie IX. À quelques pas de la rue Mont-Royal.
Demeurer à Montréal avait toujours été pour moi un rêve. Et maintenant que j’y suis, je crois participer à quelque-chose. Je me sens plus important. Utopie? Certainement. Demeure que j’adore cette ville, et que je la déteste en même temps. Cette mégapole qui se fou bien des origines. Cette ville qui se prend pour une autre. Qui voudrait bien ignorer les autres.
Et ces autres, c’est moi. Mon voisin, l’épicier, le gars de la librairie. Tous ne viennent pas de Montréal. Beaucoup viennent des régions. Beaucoup viennent aussi du Congo, de Sicile, de n’importe où. Dans ce dernier cas, ils oublient qu’ils sont d’ailleurs, et en profitent pour nous imposer leurs coutumes. Tandis que ceux des régions, comme moi, semblent oublier que tout n’est pas Montréal. Dénaturalisation? Peut-être.
Moi, je n’ai aucune intention d’oublier. Et je ne serai jamais un « retour d’Europe ». Le monde est grand, certes. Nulle nécessité de diminuer le Québec pour aimer l’international. Compris, banlieusard obnubile de Beaconsfield?
Je suis arrivé en plein dimanche. Des tonnes de boîtes de carton. Des vis et de la poussière. Tout le tra-la-la. Après avoir reconstitué le sommier, je me suis retrouvé le nez dans une poutine champignons et saucisses hot-dog à la Banquise, rue Rachel. Un must que je suggère d’ailleurs à tous. Une bonne idée de manger, parfois. Surtout lorsque l’on a travaillé fort, et monté tout plein de meubles IKEA...

Dead Space, Garmin & pendaison de crémaillère

Tout un tas d'éléments disparates, je sais.
Pourtant, il y a un lien très évident. Pernicieux.

Me voilà donc à Montréal. Enfin. J'y habite depuis maintenant deux mois, c'est vrai. Mais tout commence aujourd'hui. Comme si les deux derniers mois n'étaient en fait qu'un prélude. Le détachement complet et conçis d'une bizarre ancienne vie. Étais-ce bien moi qui demeurait dans ce bloc adjacent à Pie IX? Bonne question. Probablement pas.

Pourtant, j'y suis toujours. Mais beaucoup de choses sont différentes maintenant. Évincé alors?En quelque-sorte. Un batême après le carême. Voilà!