Wednesday, December 23, 2009

Qu’est-ce que Noël?


« Il faut dire, avant tout, que Marley était mort. Là-dessus, pas de doute possible. Le registre mortuaire avait été signé par le pasteur, son clerc, l’entrepreneur des pompes funèbres et le principal deuilleur. Scrooge l’avait signé. »

Charles Dickens, 1843.

Pour beaucoup de gens, Noël est une fête avant tout familiale. Erratum.
Familiale ET commerciale.
Mais pourquoi devrait-on attendre Noël pour voir les gens aimés? Ne devrions-nous pas le faire tout au long de l’année?
Évidemment, il y a tous les impératifs de nos vies actives passées à courir en un sens et dans l’autre. Qui a le temps? Personne. Et sommes-nous à ce point intéressés à voir ce vieil oncle ivrogne plus d’une fois par an? Peut-être pas.
Cependant, force d’admettre que nos rapports sociaux sont bien différents de ceux du passé. Nous sommes, en général, beaucoup plus individualistes que nos prédécesseurs.

Heureusement que tout ne change pas.

Noël est donc une fête de traditions. L’occasion de se rappeler à quel point il est bon vivre entouré de sa famille et de ses amis. L’occasion de se souvenir.
Se souvenir de quoi?

La réponse est personnelle à chacun de nous.

Pour moi, c’est avant tout la naissance du Christ.
En effet. Je l’avoue. Je suis croyant.
Quel tabou!
Sans être membre d’aucune secte religieuse, ni adepte au point de passer mes dimanches à l’Église, je suis tout de même très religieux. À chaque Noël, j’écoute certaines parties de Jésus de Nazareth et de La passion du Christ. Effectivement, les larmes à l’œil.
Et puis pourquoi pas? Noël, c’est ça, après tout.

Et comme je soutiens que Noël est le plus grand jour du souvenir en Occident, c’est que je suis donc attaché à tout un tas de mémoires disparates. Tout un tas d’esquisses différentes qui m’emplissent chaque année de joie.

Au sommet de cette liste trône The Muppet Christmas Carol avec Gonzo, les fantômes de la famille Marley, ainsi que du terrifiant Ebenezer Scrooge. J’aime bien également The fool of the world and the flying ship, cette histoire d’un paysan russe demandant en mariage la fille de Nicolas II, aidé de ses amis, tous possédants de fabuleux pouvoirs.
Et puis comment oublier Ciné-Cadeau? La ballade des Daltons? Ou bien Astérix et la surprise de César?
Noël, c’est aussi beaucoup de chansons. Et pour moi, rien ne peut surpasser les cantiques exprimés lors de la messe de minuit. Lors de ma plus belle célébration.
Donc, du Robert Marien. Ça bergers assemblons-nous, Minuit Chrétien, Venez divin Messie, etc.
Et puis comment oublier le plus beau des cantiques? Noël à Jérusalem d’Enrico Macias.
Au fait, Noël n’est pas seulement que religieux n’est-ce pas?
Ajoutez donc à ma liste musicale : Le Père-Noël s’tun québécois et Deck the Halls.

Quoi d’autre?

La tourtière, les petits gâteaux décorés avec du crémage aux couleurs des lutins du pôle Nord, le Grand-Marnier.
Quoi d’autre encore?
Attraper des macaronis, une cuiller dans la bouche; le sapin tout décoré, les enfants jouant avec le nouveau jouet de l’heure, les salades de macaronis servis à deux heures du matin.
Noël c’est tout ça.

Et puis pourquoi pas?

Heureusement que tout ne change pas.

Thursday, December 17, 2009

Officiellement, le pire film de l’année!


Inglorious Basterds.

Jamais je n’aurais songé à écrire ici une critique de film. Jamais.
Mais ce film fut si mauvais, si exécrable, que je ne pouvais passer outre l’opération d’en fustiger ici la grandiose démesure d’inexactitude et d’avilissement théâtral.
Et dire que je souhaitais voir ce film depuis longtemps!
J’ai finalement pris la décision prophétique d’attendre sa sortie en DVD, plutôt que de dépenser inutilement pour l’achat d’un popcorn et d’un grand Pepsi.

Alors, qu’est-ce que Inglorious Basterds?

Un fantasme éperonné de dégoût, surplombé d’une couche de crème idyllique patriotique américaine.
Le « commando des bâtards » est une unité de combattants des États-Unis dont le but principal est de massacrer le plus de soldats nazis possible.
Jusque-là, presque louable.
Si, évidemment, on considère « honorable » le fait de tuer de simples soldats et caporaux qui n’avaient rien à voir, ni gré d’aucune des opérations d’Auschwitz-Birkenau.
Mais il y a particulier. Très particulier.
Les soldats de ce commando d’épouvante, caricatures évidentes de l’idiot usuel vivant aux États-Unis et prêchant par Guantanamo et la suspension des droits et libertés pour les communautés musulmanes, est un commando qui ne doit tuer ses victimes qu’en scalpant littéralement les têtes des pauvres diables traversant le chemin de cette sinistre unité.

Légalisons la vengeance arbitraire et la torture, pourquoi pas?
Le Canada l’a déjà fait me direz-vous?

Revenons.

Non content de semer la terreur en Allemagne, ce commando des bâtards participe donc à une héroïque opération visant à brûler vif les hauts dirigeants et dignitaires nazis.
Goebbels, Bormann, Hitler, Goering, etc.
Et devinez quoi?
Ils y parviennent!
Seigneur!
Quel fantasme!

La réalité est bien loin de cette rêverie adolescente. Q. Tarantino, en bon patriote cynique et un peu idiot, réussit là où l’Armée américaine a pourtant échoué. Qui a mis fin à la guerre? Le pompeux Patton ou bien l’Armée rouge?
Exact.
Sans les Soviétiques, l’Allemagne serait toujours nazie.
Dossier clos.

Alors, comment se termine ce film?
En queue de poisson.
Le colonel SS, figure de proue d’intelligence et de manipulation, devient soudainement à la fin du film le plus ridicule imbécile de toute l’Allemagne, en tombant à pieds joints dans le plus prévisible et plus grotesque guet-apens de l’Histoire du cinéma.

Bravo! Clap! Clap!

Qui finance depuis des années des dictateurs, tout en prêchant en même temps la démocratie?

Exact. Les États-Unis.

Beau film de propagande, Mr Goebbels.
Oups! Tarantino!