Wednesday, September 30, 2009

Bridget-Jones

On m'a demandé cette semaine, tout bonnement, si j'écrivais un journal.
Ma réponse a été cinglante. "Moi, écrire un journal intime? Seigneur! Jamais!"

En fait, j'éprouve certaines aversions pour les gens en général qui écrivent des journaux intimes. Certes conséquence de mes relations antérieures.
Cependant, il est nécessaire ici de vous expliquer que ces antipathies ne reposent pas seulement que sur des souvenirs et des aléas disparates des jours passés. Mais davantage sur des notions simples de psychologie reliées au générique de la communication entre deux êtres.

Voyons quelles sont les raisons possibles pour écrire un journal :

1- La biographie.
(La moins commune)
La personne qui écrit un journal de cette façon transpose par écrit, presque chaque jour, tout un tas d'éléments divers bons et mauvais. Ses sentiments vis-à-vis d'un évènement nouveau, cette action qu'elle n'aurait pas dû poser, ce beau jour passé à la pêche avec son fils, etc. Le but ici n'est pas que de transposer sur papier les méandres de sa vie; mais plutôt de monter un receuil dans lequel cette personne pourra se référer à l'occasion afin de se souvenir.
Ce livre n'est ni bon ni mauvais. Il "est". Et cette personne qui écrit ce type de journal intime ne présente aucune lacune d'ordre communicationnel. Cependant, c'est un cas rare.

2- L'expiatoire.
(Commun)
Les gens qui écrivent ce type de journal intime sont accablés de lourds problèmes au niveau relationnel. Des gens qui mentent sans arrêt et/ou qui sont incapables de vivre sans changer de personnalité afin de satisfaire les autres. Ce type de journal est caractérisé par seulement de sombres pensées. Des évènements noirs, obscurs. Des sentiments d'insatisfaction. De la haine.
Les psychologues suggèrent souvent à ce type de gens, toujours accablés, d'écrire des journaux intimes afin d'extérioriser leurs sentiments. Ce processus échoue malheureusement la plupart du temps.

3- Le succédané.
(Le plus commun)
Prépondérance du négatif dans ce jounal intime. Oui il y a du positif, mais c'est en bien moins grande quantité que les éléments maussades. Ce journal s'attarde en grande partie aux épisodes affectifs. Et il est, dans la plupart des cas, le pire ennemi de toute relation amoureuse.
Les gens qui écrivent ce type de journal fuient les situations conflictuelles. Ils sont très sociables en général, mais peu aptes à extérioriser leurs sentiments dans les relations de couple. En bref, ils ne communiquent pas.
Ils se servent du journal intime comme d'un échappatoire relationnel. ils écrivent plutôt que de s'exprimer. Ils se cachent au lieu d'affronter l'autre. À force d'écrire, ils viennent à croire qu'ils sont capables de bien gérer les situations de crise. Ce qui, évidemment, n'est pas le cas. Envers l'autre, ils ne disent rien. Au journal, ils disent tout.
Ces personnes se servent du journal intime comme d'un toxicomane se servant de drogues. Pour fuir, pour éviter.
Enfin, ces personnes rejettent toujours la faute sur l'autre.

Voilà pourquoi je suis peu enclin à aimer les auteurs de journaux intimes. Et notez que j'ai écris cet article en collaboration avec une amie à la maîtrise en psychologie.
Alors, pensez y la prochaine fois où vous coucherez vos mots sur le papier. Demandez-vous qu'elles sont vos motivations, et s'il ne serait pas plus sage d'affronter la réalité...

2 comments:

  1. Oh! sévère comme analyse, surtout dans les conclusions, d'autant que vous partez du principe que le journal est écrit par rapport à la communication entre deux êtres. Je pensais qu'on écrivait un journal pour soi-même. Et le blogue alors, il est de quel ordre?

    Mais je n'ai suivi des cours de psychologie que pendant deux ans!!

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  2. Je mentionne dans mon introduction que j'ai une aversion pour le journal intime puisque celui-çi a des conséquences néfastes sur la communication entre conjoints. J'aurais peut-être dû utiliser une formule portant moins à confusion, j'en suis désolé.

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