Wednesday, August 19, 2009

La revanche des insectes

Franchement, peu de bons souvenirs à relater en ce qui a trait à ma vie de bohème. Peu de faits cocaces. Que de la misère. Et beaucoup de souvenirs.

La première nuit, un "squigee" m'a demandé des sous. Je lui ai répondu que j'étais comme lui, ce soir-là, à la rue. Il m'a jeté cet étrange regard. À la fois compatissant et déçu. J'ai fondu en larmes. Tout simplement.

Sachez que je n'ai aucune intention de vous relater tout ce qui s'est passé mes deux dernières nuits à Montréal. Même si je me crois assurément écrivain hors-pair, je ne trouverais sans doute pas les mots pour expliquer justement une situation aussi pénible.

Imaginez-vous marcher, au hasard des rues. Sans savoir où aller. Sans savoir quoi manger. Épuisé. Las. Triste. Voilà. Ajoutez à cela une condition physique déplorable. La première nuit, un lit de mousse verte. Avec son lot d'insectes carnivores tournant autour de moi. La deuxième nuit, Un centre de refuge. Des seringues vides et une crasse, ma foi, complètement indescriptible. Ho, et puis encore une fois des insectes. Des punaises de lit. Trente-deux piqures sur tout mon corps.

C'était trop. Le lendemain, six visites en colocation dont une avec une fille cool amatrice de mangas et de jeux vidéos. Un retour sur pie IX histoire de récupérer certains trucs : ma brosse à dents, des chandails sales et : mon razoir électrique. Cri de joie. Il me manquait tellement!

Dès-lors, billet-retour pour le Lac-Saint-Jean.

Mon aventure est très maussade, je le conçois bien. Mais, croyez-moi, vous ne pouvez saisir à quel point cette aventure a failli me faire perdre l'esprit. Je n'avais jamais vécu autant de souffrances dans toute ma vie. J'étais privé, simplement, de toute dignité humaine. De tout pouvoir de rebondir.

Et puis je me suis demandé mille fois ce que j'avais bien pu faire d'aussi méchant pour bénéficier d'un tel traitement. Aucune réponse. Je suis coupable d'avoir été sur le chômage pendant un mois et demi. Coupable d'avoir fait la moue à mon ex car elle ne m'a pas consulté pour l'achat d'un GPS.
C'est tout.

Non, il n'y a vraiment rien d'autre.

D'ailleurs, je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir une véritable discussion avec elle. Mais ce qui est certain, c'est que je ne méritais pas une telle éviction. En fait, j'aurais dû prévoir. J'aurais dû savoir. Elle avait déjà mentionné maintes fois qu'elle devenait toujours très méchante avec ses ex.

Très méchante? On peut dire davantage.

Maintenant, beaucoup reste à faire. Mes parents ne sont pas en mesure de m'aider, puisqu'ils éprouvent déjà une situation financìere très difficile. Je ne sais pas par où commencer tellement ma situation est périlleuse. Mais je trouverai. Que dire d'autre?

"La guerre est un processus d'échec. L'échec de la voie raisonnable des pourparlers et des négociations."

Un gros merci pour l'appui de Spounz, Marianne et Leiby. Les gens ne sont pas tous mauvais...

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