Thursday, August 6, 2009

Mes débuts à Montréal

J'ai composé ce texte il y a un mois. Il est très loin d'être terminé. Mais je tenais tout-de-même à vous faire profiter de ce début, aussi chétif soit-il. Bonne lecture!


J’ai toujours cru que Montréal était une île. J’avais à la fois raison, et à la fois tord. Montréal est une île. C’est bien le nom que l’on donne à cette région géographique particulière. Mais la « ville » de Montréal n’occupe pas toute la superficie de cette région géographique. De cette île.
Malheureusement, le gouvernement du Québec a failli à sa tâche de transformer cette communauté urbaine en véritable métropole unifiée. Le gouvernement libéral de l’époque, majoritairement constitué d’hommes d’affaires et d’économistes peu scrupuleux de l’avenir du Québec, n’a pas cru bon laisser en place les fusions amorcées par le Parti Québécois. Notons que le parti libéral est constitué allégrement de gens qui prient chaque jour le verbe anglais, à genoux sur un vert tapis de mousseline. Évidemment, tournés vers l’Ontario et Trudeau.
Probablement que Bourassa s’est maintes fois retourné dans sa tombe, maudissant ses anciens collègues de Westmount et de Pointe-Claire. Car oui, le Parti Libéral a oublié que le premier mandat d’un ministre et d’un député était d’œuvrer pour le bien de la collectivité et non pas dans la démagogie afin de se faire élire. Nonobstant, le mal est fait. Et beaucoup de Québécois, au joual facile et la bière tiède, n’ont jamais pris le temps de comprendre les avantages d’une ville de Montréal unifiée.
Alors?
Montréal occupe la majorité de l’île de Montréal. Le reste est constitué de banlieues et d’arrondissements ultra-riches qui se foutent bien du petit peuple. Ais-je mentionné que ces banlieues sont plus anglophones que le reste? Voilà, c’est fait. Les Anglais se foutent bien des Français. Et l’argent se fou bien des pauvres. L’évergétisme est mort. Sa comparse, la charité; ne travaille pas le dimanche.
Alors?
Je m’étais trompé. Montréal demeure, dans ma tête et à l’extérieur de celle-ci : une seule ville. Dans les faits, c’est une ville qui n’a pas su s’adapter au XXIe Siècle. Contrairement à Toronto, Mexico et New-York, nous, au Québec, on aime bien ça se diviser entre-nous et rester archaïques le plus possible.
Mais qu’a-t-on à en foutre « anyway »? Au Québec, on préfère davantage s’écraser que de s’affirmer. Héritage colonial. Du sang de mégère. La Loi 101, à Montréal, n’est pratiquement qu’une farce. Mais où est le problème? Il n’y en a pas. Au Québec, on préfère dire que les communautés ethniques apportent beaucoup de choses à la société… Bizarre, New-York est encore plus cosmopolite que Montréal. Et jamais aucun New-Yorkais n’aura pensé à dire une telle absurdité. Bizarre.
Alors?
Continuons de nous suicider, de préférer l’emploi de la « miss » en décolleté flagrant et jupe rase-mottes; à la famille et aux valeurs qui font progresser les peuples.

Alors voilà, j’habite maintenant Montréal. Depuis quelques semaines. Je demeure dans Rosemont-La-Petite-Patrie. Vue sur le Stade et feu les expos. Vue sur Rachel, Sherbrooke, et les Hells d’Hochelaga. Un quartier francophone, vert, et rempli de cordes-à-linge. J’adore. À quelques pas du métro Pie IX. À quelques pas de la rue Mont-Royal.
Demeurer à Montréal avait toujours été pour moi un rêve. Et maintenant que j’y suis, je crois participer à quelque-chose. Je me sens plus important. Utopie? Certainement. Demeure que j’adore cette ville, et que je la déteste en même temps. Cette mégapole qui se fou bien des origines. Cette ville qui se prend pour une autre. Qui voudrait bien ignorer les autres.
Et ces autres, c’est moi. Mon voisin, l’épicier, le gars de la librairie. Tous ne viennent pas de Montréal. Beaucoup viennent des régions. Beaucoup viennent aussi du Congo, de Sicile, de n’importe où. Dans ce dernier cas, ils oublient qu’ils sont d’ailleurs, et en profitent pour nous imposer leurs coutumes. Tandis que ceux des régions, comme moi, semblent oublier que tout n’est pas Montréal. Dénaturalisation? Peut-être.
Moi, je n’ai aucune intention d’oublier. Et je ne serai jamais un « retour d’Europe ». Le monde est grand, certes. Nulle nécessité de diminuer le Québec pour aimer l’international. Compris, banlieusard obnubile de Beaconsfield?
Je suis arrivé en plein dimanche. Des tonnes de boîtes de carton. Des vis et de la poussière. Tout le tra-la-la. Après avoir reconstitué le sommier, je me suis retrouvé le nez dans une poutine champignons et saucisses hot-dog à la Banquise, rue Rachel. Un must que je suggère d’ailleurs à tous. Une bonne idée de manger, parfois. Surtout lorsque l’on a travaillé fort, et monté tout plein de meubles IKEA...

No comments:

Post a Comment